L’ART DU PARIPARIFENUA
Sur la place qu’évente
la fraîche rosée des vallées
c’est l’heure du pariparifenua*,
espace de ressourcement,
chant-poème,
au ras de l’île.
En quête
de la pure harmonie
des voix s’élèvent, sourdes, graves
hymnes à la lettre, au ciel,
à ceux des temps anciens :
Les hommes scandent sur les corps
et dans les esprits martèlent, enracinent
puis mesurent, équilibrent
les perçants, haut perchées
des femmes qui, se faisant, rendent la consonnance
tandis que de timides, juvéniles,
s’exercent à prendre place.
Scansion, détresse
et nostalgie, sonorités immémoriales,
pont passé-présent,
pour remonter le temps, et conforter.
Sur les gradins
désertés, les Anciens se taisent,
langueur et méditation
dans l’attente d’un baume à l’âme.
Tous, sur la place, corps, chœur, et âmes,
Par le rythme, l’acceptation,
et la portée des sons, chant, musique
et poésie, vibrent, ravis, à l’unisson,
dans l’harmonie saisie au fort,
par étapes, portée…
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